Céline Lieffroy freelance

Interview de Céline Lieffroy


C’est depuis quelques années maintenant que nous avons l’habitude avec Céline d’échanger régulièrement ; j’ai d’ailleurs pu bénéficier d’un accompagnement pour la rédaction des pages de mon site internet, c’est donc tout naturellement que j’ai eu envie de l’interroger pour ce premier article axé sur la vie des entrepreneurs que je connais.

Quel a été son parcours ? Son cheminement ? Les obstacles rencontrés ?
Comment a-t-elle rebondi ? Quels sont ces projets ?
Avec en bonus, quelques petits conseils bienveillants …

Je t’invite à découvrir la vie d’entrepreneure de Céline Lieffroy !
Commençons par le commencement :
Ta présentation en quelques mots !
Céline Lieffroy


Je suis Céline Lieffroy, créatrice du blog Croquefeuille et administratrice du forum des secrétaires indépendantes depuis 2013.

Après un bac+5 en histoire, j’ai complété mon cursus par une formation en gestion pour ouvrir ma librairie spécialisée, à Paris.

C’est après le dépôt de bilan de la librairie, en 2009,
que j’ai découvert le métier de secrétaire à domicile.



J’avais déjà quelques expériences administratives en tant qu’assistante de gestion.
Sinon, j‘avais essentiellement travaillé dans le commerce.
D’abord en grand magasin, pour financer mes études, puis en librairie.


Son objectif premier : Rester à son compte
Sortie surendettée de la liquidation judiciaire de sa librairie, Céline voulait surtout ne plus avoir de nouveaux investissements à faire ; elle raconte son cheminement…

C’est le forum des télésecrétaires et les témoignages des consœurs qui m’ont convaincue que je pouvais vivre de ce métier comme secrétaire à distance.

D’abord assistante freelance sur Paris, je me suis rapidement spécialisée en retranscription audio d’entretiens de recherche car ça correspondait plus à mon rythme de travail et à mes appétences.

2018, une année de transition pour Céline …
Alors que la retranscription commençait à m’ennuyer, j’ai souhaité changer d’orientation et fait un bilan de compétences.
Ce dernier m’a « montré » que le « travail » que je faisais avec les secrétaires indépendantes inscrites sur le forum relevait de l’accompagnement, que c’était un métier en soi, et que j’aimais l’exercer.

À la suite de ce bilan, j’ai eu l’opportunité d’être embauchée comme accompagnatrice par la coopérative Oxalis qui hébergeait mon activité freelance.
Cette expérience m’a permis de conforter ma posture et mes outils d’accompagnement avec des entrepreneur.e.s dans des activités très variées, ce qui a confirmé mon intérêt pour cette voie professionnelle.


Fin 2019, j’ai souhaité reprendre mon « indépendance ».
J’exerce désormais mes activités d’accompagnatrice en freelance, que ce soit à destination des secrétaires indépendantes ou futures secrétaires indépendantes via le Pack d’installation et le forum pour les entrepreneur.e.s qui souhaitent développer leur activité sur internet.

Sous quel statut exerces-tu l’accompagnement en freelance et pourquoi ?

Je suis entrepreneure associée de la coopérative Coopaname.
Le choix de la coopérative a d’abord été opportuniste, puisque je ne voulais pas m’immatriculer avant que le jugement de liquidation de la librairie ait été prononcé.

Puis, j’ai été absolument séduite par ce concept d’entreprise partagée.
Plutôt que d’entreprendre seule, comme j’avais pu le faire en tant que libraire, ou comme le font la plupart des secrétaires freelances, l’idée est d’intégrer un collectif qui décide ensemble de ses propres règles de fonctionnement.

Cela permet, notamment :
De bénéficier d’une protection sociale renforcée, celle des salariées
De mutualiser un certain nombre de fonctions supports, comme la comptabilité, l’assistance juridique, les assurances, l’accompagnement…

Reste que cela suppose un esprit coopératif et de « rendre des comptes », puisque nous partageons la responsabilité de la pérennité ou des difficultés de la structure dont nous sommes associé.e.s (ou dont nous avons vocation à devenir associé.e.s)

Cela dit, en EURL, il me fallait également rendre des comptes aux organismes sociaux et à l’administration fiscale, ce que je suis ravie de ne plus avoir à faire aujourd’hui !



Et ton organisation dans tout ça ?

Parce qu’avec les accompagnements que tu proposes,
la dynamique du forum à maintenir, la rédaction d’articles pour Croquefeuille et t’as vie privée…
Comment trouves-tu ton équilibre ?


Cela fait 10 ans maintenant que je suis à mon compte.
Aujourd’hui, mon activité est intense, je suis très sollicitée, notamment du fait de mon activité de blogueuse qui « attire » à moi tout un tas de questions. J’assure le suivi des échanges sur le forum, ainsi que les accompagnements individualisés sur lesquels je me suis engagée.

Interview de Céline Lieffroy
Je dois aussi entretenir ma démarche commerciale, notamment sur les réseaux.
Cela me laisse peu de temps pour réfléchir à mes nouvelles offres, ce qui crée un peu de frustration, d’autant que je ne veux pas y sacrifier mon équilibre personnel.

Son secret pour concilier le tout ?
Adopter des « routines », Céline raconte…

Le matin, par exemple, quand je m’installe sur mon ordinateur avec mon café,
je sais exactement ce que j’ai à faire et dans quel ordre.

À côté de cela, j’ai dédié des temps de mon agenda (donc, plutôt sur les plages de l’après-midi) pour travailler sur mes nouvelles offres, la rédaction des prochains articles sur Croquefeuille et la communication sur les réseaux.

Comme je manque de temps, je suis obligée de prioriser, de repousser certaines choses, voire d’y renoncer (si elles sont importantes pour moi, elles reviendront à un autre moment…)


Tout n’est pas forcement rose, non ?
Je veux dire par là que dans ton activité de blogueuse et d’accompagnatrice freelance, qu’est-ce qui peut te décevoir le plus sur les diverses sollicitations auxquelles tu réponds ?
Concernant l’administration du forum :
J’avoue que lorsque je l’’ai repris en 2013, cela m’effrayait un petit peu.
Finalement, chacune a sa personnalité et sa manière de communiquer.

Je n’aime pas les polémiques, je trouve qu’une discussion bien menée, dans le respect de chacune des parties, est toujours enrichissante. C’est souvent une question de valeurs, de l’importance que l’on met soi-même sur tel ou tel aspect du problème.


Dans le cadre de mes prestations,
Ce qui peut me décevoir ou être source de frustration, c’est lorsque les gens ne s’investissent pas dans la démarche. Il arrive que des personnes « achètent », mais ensuite ne font rien, ou peu de choses,
pour que ça « marche », derrière. Je trouve cela très déconcertant.


À contrario, qu’est-ce qui t’apporte le plus de satisfaction dans tes activités ?
Ce que j’apprécie le plus, ce qui m’aide tous les jours et me motive le matin à me coller à mon ordinateur, alors qu’il fait potentiellement beau dehors, ce sont les témoignages et retours reçus de personnes qui réussissent leur pari et que j’ai pu aider à le faire.

Le soutien que j’ai pu avoir lors des périodes de doutes, quand je n’étais plus sûre de vouloir faire ce que je faisais, que j’avais l’impression que ça ne servait à rien, que personne ne m’attendait, et qu’il fallait faire du bruit sur Facebook pour réussir, ce que je n’aime pas faire…
J’ai pu faire part de ces doutes à ma « communauté » qui m’a bien reboostée par ces retours.

Riche de ton expérience d’entrepreneure freelance,
Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui souhaitent entreprendre ?

Mon premier conseil, et qui peut être assez difficile à suivre en fonction des personnes,
serait de bien définir ce qu’on veut, le premier but poursuivi :


Est-ce de créer son propre emploi pour gagner sa vie ?
Par exemple, pour une personne qui n’arriverait plus à trouver de poste salarié en raison de son âge, d’un handicap, d’une situation familiale compliquée, ou encore qui a trop souffert dans son dernier job, comme on peut en croiser de plus en plus souvent…

Est-ce que pour gagner en confort de vie, en liberté, pouvoir s’occuper de ses enfants à domicile,
s’adonner à une autre passion incompatible avec un emploi salarié ?…

Est-ce pour gagner en compétences, se lancer un défi, se prouver ses capacités à faire par soi-même ?…

Les motivations peuvent être diverses, elles sont toutes légitimes, mais elles doivent être conscientisées, car elles vont aussi donner une couleur au projet dont elles sont le moteur.

Mon second conseil est de conserver sa singularité en valorisant sa personnalité,
surtout sur un marché concurrentiel.

En retranscription audio, par exemple, nous étions (très) nombreuses à proposer les mêmes prestations. Certaines ne trouvent pas de missions, alors que pour ma part, j’avais plus de demandes que je ne pouvais en assurer. Pourquoi ?
Certes, je sais comment être trouvée sur internet, mais là encore, je n’étais pas la seule, et pas non plus la première dans les recherches Google. J’étais loin d’être la moins chère…

Le fait de communiquer sur mon parcours, sur qui j’étais, rassure les client.e.s potentiel.le.s en réduisant le risque de faire appel à quelqu’un qu’on ne connaît pas.
Cela leur permet de me choisir en connaissance de cause.

J’aurais encore beaucoup de conseils, mais si je ne devais plus qu’en donner qu’un, ce serait de ne pas « attendre que » pour commencer à échanger avec vos client.e.s potentiel.le.s.
J’entends trop souvent « j’attends de finir mon site internet pour », « j’attends d’être immatriculée pour », « j’attends la fin de ma formation à la CCI pour », « j’attends la fin des congés pour »…

Non, dès que vous avez une idée, vous pouvez en parler avec les personnes qu’elle concerne,
y compris vos cibles. Cela n’engage à rien, mais contribuera à vous faire connaître, et même désiré.e.
Cela vous permettra de la maturer au regard des retours (ou de l’absence de retour) que vous pourrez avoir.

Cela sera beaucoup plus difficile de vendre une prestation que vous n’aurez jamais confrontée au marché, sans savoir même si elle correspond à une envie ou un besoin…



As-tu d’autres projets à réaliser ou en cours ?

J’ai toujours trop de projets sous le coude et dans des domaines (trop) variés !
Malheureusement, je ne peux pas tout faire, c’est assez frustrant.


As-tu quelque chose à rajouter ?
J’ajouterais que si je prône souvent le passage à l’action c’est aussi parce que les personnes que j’accompagne sont souvent dans une posture expectative, d’avoir l’offre parfaite « avant de ».
Cela ne veut pas dire que je n’accorde pas d’importance à la réflexion et la maturation des idées.
Au contraire !

Si je dis cela, c’est pour vous encourager (encore une fois) à toujours chercher à échanger avec vos futur.e.s client.e.s. Après tout, c’est elleux que vous allez aider, donc autant les écouter !


Le mot de la fin, c’est pour moi !
Je voulais tout simplement te remercier Céline d’avoir osé tout comme Angélique Boubet, créatrice haute couture en pâtisserie de t’être prêtée au jeu de l’interview.

Si toi aussi tu as envie de partager ta vie d’entrepreneur(e), écris-moi un petit mail 😉!


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